Le centre rouge

Arrivée à Alice Springs

Pour aller de Adelaide à Alice Springs nous avons pris un vol de Tiger Airways, compagnie low-cost singapourienne dont les prix défient toute concurence. En contrepartie le poids est limité et ils vérifient scupuleusement le poids de chaque bagage (bagage à main limité à 7kg y compris) pour pouvoir faire payer un supplément bagage dès que possible. Pour ne pas payer de supplément, nous avons passé 10 minutes à peser et transférer des choses de bagage en bagage pour équilibrer le poids et nous avons fait le trajet avec un maximum de vêtements sur nous pour alléger les sacs :)

Malgré cela nous avons réussi à prendre l'avion et nous arrivons à Alice Springs. On a beau nous avoir prévenu quand l'on descend de l'avion et que l'on est littéralement assailli par les mouches on se demande s'il on a bien fait de venir. Bienvenue dans le bush ! :)

 

La première chose qui m'a frappé en arrivant dans le Centre Rouge c'est qu'il est très vert ! Pour un désert il y a beaucoup d'herbe et d'arbres :)

Notre auberge de jeunesse à Alice Springs est vraiment super : piscine, free internet et le gérant à la réception très sympa et pas contraignant du tout. On finira même par lui perdre une clé à quoi il répondra juste "No worries" :)

En contrepartie l'auberge était envahie de sortes de grillons orange énormes et la clim est tombée en panne la première nuit nous laissant avec le seul ventilateur de plafond et dormir par 35°C n'est pas ce qu'on fait de plus confortable :p  Enfin cette insomnie m'a permis d'apercevoir la constellation de la Croix du Sud tout à fait par hasard que je n'ai pas encore eu la chance de revoir depuis...

En route pour Uluru

Après une nuit à Alice Springs nous prenons donc la route direction Uluru à bord de notre gros 4x4 d'aventuriers. Vu la consommation de l'engin et la distance entre chaque station service, nous faisons une pause à chaque station où les mouches ne manquent jamais de nous accueillir chaleureusement. Certaines stations sont développées car ce sont celles où s'arrêtent les cars de touristes et d'autres sont carrément rustiques. Dans la première, nous avons pu voir un kangourou et un émeu de près qui étaient dans un enclos. Le kangourou avait l'air mal en point mais ça faisait plaisir d'en voir enfin un de près. Dans une autre station service on peut voir des serpents morts dans des bocaux derrière le comptoir.

Le nombre de kangourous morts écrasés et de pneus éclatés sur la route est impressionant mais pas très rassurant. Les quelques véhicules que l'on croise sont soit des 4x4 ou des mini vans soit des cars de touristes ou des "road train" qui sont des énormes camions qui tractent 3 remorques et alimentent les bleds du coin.

La route dans le désert permet de faire des rencontres surprenantes : sur la grande route à 250 kilomètres du semblant de ville la plus proche nous avons croisé un mec à pied avec deux gros sacs un chapeau et une grosse barbe qui nous a fait coucou de la main. Mais que pouvait-il bien faire ici ?!? En tout cas il avait bien du courage :) D'autres rencontres inattendues nous attendent mais j'y reviendrai !

Arrivés à Uluru nous sortons faire le tour du gros caillou en voiture et nous faisons la petite séance photos qui s'impose. Puis nous allons voir de plus près le monstre. Une chaîne permet d'escalader jusqu'en haut du rocher mais la montée est vivement déconseillée car elle est dangereuse surtout vu la chaleur ambiante. Nous restons donc au pied du rocher et sans en faire le tour complet (15km de marche) nous faisons une bonne balade. Autour du rocher se trouvent des grottes sacrées pour les aborigènes qu'il est interdit de photographier et bien évidemment il est également interdit d'y rentrer. Maman aura eu sa petite frayeur en voyant un gros lézard vert émeraude traverser le sentier devant elle. Bien entendu les mouches sont toujours de la partie comme partout dans le centre.

Après cette balade, nous retournons sur le parking qui donne le meilleur point de vue pour voir le coucher de soleil. En effet à cet endroit le soleil se couche dans notre dos quand on regarde Uluru et ainsi l'on voit bien le changement de couleur du caillou. Car oui le rocher change de couleur avec l'heure de la journée et cela est encore plus impressionnant au lever et au coucher du soleil, il faut le voir pour le croire !

Après avoir attendu la fin du coucher de soleil, nous rentrons au camping où l’on loge en bungalow. Alors que l’on est sorti avec Juliette et Stéphanie pour voir les étoiles un lapin traverse le chemin devant nous et effrayé par un campeur qui arrive en face, le lapin nous fonce dessus avant de bifurquer et s’enfoncer dans la nuit. Ici le tri sélectif correspond à 4 bacs : 3 pour le verre (transparent, vert et marron) et un pour les boîtes de conserves mais rien pour le carton ou pour les tetra-pak. Puis nous allons nous coucher car le lendemain une grosse journée nous attend.

Les Monts Olga

 

Réveil à 5h pour voir le lever du soleil sur Uluru avant d’aller voir les Monts Olga. Autant le coucher du soleil nous avait plus ou moins déçu (sauf Juliette ;) autant le lever du soleil est une vraie merveille et on en prend plein les yeux. La bannière du site a été prise à ce moment là. Puis nous reprenons la route pour les Monts Olga où nous arrivons à 8h. La durée de la ballade dans la vallée des vents est estimée à 3h et il fait déjà bien chaud. Après avoir franchi les premiers rochers on comprend d’où la ballade tire son nom : devant nous s’étend une grande vallée verdoyante et un vent agréable nous rafraichit. La balade est vraiment magnifique et on s’accorde à dire que c’est le clou du voyage. Au milieu de ces grands rochers il y a un fort écho mais après réflexion il n’est peut-être pas judicieux de gueuler dans ces lieux sacrés. Durant la balade, on croise un groupe de touristes dont le guide, un australien de Brisbane, vit ici depuis deux ans. Il porte un T-shirt noir à manches longues, un pantalon long bleu marine, des grosses chaussures de marche, un chapeau, des dreads et des lunettes de soleil. Je regrette de ne pas avoir une photo de lui car il avait un look d’enfer :) Il nous dit qu’il ne supporte pas le soleil et qu’il préfère  se protéger du soleil que de la chaleur en nous montrant son T-shirt détrempé de sueur. Drôle d’endroit pour s’installer quand on ne supporte pas le soleil. Quand on lui demande si l'on a des chances de voir des araignées ou des serpents, il nous répond en rigolant qu’ils sont beaucoup trop malins pour qu’on les voit car eux n’ont pas du tout envie de nous voir. De plus il fait trop chaud pour voir des serpents (« too hot for snakes ») car ils sont « cold-blooded » et donc qu’ils ne peuvent pas réguler la température de leur corps. Il nous dit qu’il a vu plus de serpents en 2 semaines en Tasmanie qu’en 2 ans ici. On y réfléchira à deux fois avant d’aller en Tasmanie :) Finalement nous finissons la balade en 2h. L’après midi nous allons visiter le centre culturel aborigène qui s’avère être vraiment petit et l’on n’y apprend pas grand-chose, une grande partie de leur culture ne pouvant pas être divulguée à des étrangers… ça vaut bien la peine de construire un centre culturel :p Le rayon des bestioles séchées ou en bocal (dont araignée mortelle vivante ) et le panneau des différentes espèces de serpents, grenouilles et mammifères m’intéresse finalement beaucoup plus que la culture aborigène. Dans le musée se trouve également un livre de lettres d'excuses de gens qui avaient pris un caillou de Uluru et, rongés par le remord (c’est interdit) l’ont renvoyé avec une lettre d’excuses . Peut-être qu’un jour Maman et Stéphanie auront une lettre dans ce carnet…

Kings Canyon et la Mereelie Loop

 

Nous quittons Uluru Resort direction Kings Canyon. L’hôtel est vraiment minable et on nous avait vendu 2 chambres en nous certifiant qu’il n’y avait que des chambres de 4 maximum or les chambres comportent 4 lits dont un grand lit et sur la table se trouve 5 tasses, 5 cuillères à café, 5 savons etc… Bref foutage de gueule ! La piscine de l’hôtel s’apparente plus à une mare au canards qu’à une piscine et une couche d’huile (de crème solaire) flotte à la surface. Evidemment dans le centre, ils ne changent pas l’eau de la piscine tous les quatre matins. Quand nous arrivons à Kings Canyon donc, il fait déjà trop chaud pour faire la balade qui fait le tour du canyon par le haut (il y a deux ballades à Kings Canyon : une longue et difficile qui fait le tour du canyon par le haut et une facile et rapide qui passe dans le canyon) et nous décidons de commencer par une autre balade pas loin à Kathleen Spring. La balade est rapide et conduit à un trou d’eau au milieu de nulle part. A l’entrée un panneau d’information nous renseigne sur les types de serpents de la région, charmant. L’endroit est désert à part des varans que l’on croise sur le chemin. Les insectes font un bruit pas possible et le temps est à l’orage. On se demande vraiment quelle sale bestiole l’on va rencontrer sur le chemin du retour et nous ne sommes pas rassurés du tout. Arrivés à la voiture, l’orage éclate et il pleut comme vache qui pisse (je ne suis pas mécontent d’avoir réussi à ressortir cette expression :) Nous ferons la balade à l’intérieur de Kings Canyon demain ! Arrivés à l’hôtel, le soleil refait son apparition et nous livre un spectacle magnifique : un arc en ciel comme j’en avais jamais vu, complet avec son double bien visible. Nous passons une bonne demi-heure à regarder le ciel sans pouvoir décoller tellement c’est magnifique et nous prenons une bonne centaine de photos chacun !

Le lendemain nous faisons rapidement la ballade dans le canyon où l’on se fait littéralement recouvrir de mouches. Le ciel est gris et la vue depuis l’intérieur du canyon n’a rien à voir avec la vue magnifique de sommet du canyon que l’on voit dans les guides. Bref la ballade est décevante mais belle malgré tout. Il nous reste beaucoup de route à faire donc nous ne attardons pas surtout que la route qu’il nous reste à faire est la Mereelie Loop Road. C’est une piste en terre en territoire aborigène donc il faut acheter un passe 5$ pour pouvoir la traverser et elle peut être fermée en cas de mauvais temps. Avec l’orage de la veille nous repassons à l’hôtel pour nous renseigner sur l’état de la route qui d’après eux est « praticable ». En route pour l’aventure !

 

La piste en terre mouillée parsemée de grosses flaques ne permet pas de faire des pointes de vitesse. On y croise deux gros camions citernes qui foncent malgré les flaques. Ils ont l’air de connaitre leur métier car à leur place je ne serais pas rassuré si je devais me retrouver embourbé avec un camion citerne au milieu de nulle part car évidemment il ne faut pas compter sur un éventuel réseau téléphonique ici ! Au bout de 70km et 3h de route la jauge d’essence est à la moitié. On s’arrête pour demander conseil à un ouvrier qui travaille sur la piste et il nous conseille de faire demi tour car il ne peut pas nous vendre d’essence et que la prochaine station service est à plus de 200km. Alors que l’on vient de faire demi tour l’on voit un 4x4 arriver en face, on les arrête, c'est un couple de français qui a un 4x4 avec 2 réservoirs. Ils ont assez d’essence dans leur réservoir, on pourra siphonner s’il on tombe en panne sèche. Nous décidons donc de tenter le coup et nous repartons dans le bon sens avec nos anges gardiens derrière nous. Finalement la jauge à essence restera bloquée à la moitié sur les 200km qui suivent et l’on décidera même de faire un détour de 15km sur une piste encore plus minable pour voir l’intérieur du cratère de Gosses Bluff ! On peut dire qu’on aura eu de la chance de les rencontrer ces français. Quand je vous parlais de rencontres improbables :) A quelques kilomètres avant la station essence nous sommes arrêtés par une rivière qui passe sur la route. Deux 4x4 de chaque côté attendent pour traverser et trois personnes sont déjà les pieds dans l’eau pour sonder le fond. Il y a environ 50cm d’eau sur la route, pas de quoi empêcher un bon 4x4 de passer et nous traversons les uns après les autres. On apprendra plus tard que la veille il y avait 1m50 d’eau et qu’il était impossible de passer. Décidemment la chance était avec nous ce jour là et s’il y avait eu un bar-tabac à moins de 200km à la ronde j’aurai joué au loto ;) Nous remercions nos deux français en leur payant un pot et ils repartent tout de suite après. Le reste de la route se fait sur une route bitumée et magnifique donc se passe sans problème. A l’arrivée à Alice Springs nous retrouvons notre backpacker, sa piscine et son « free internet » avec plaisir ! Enfin nous repartons direction Sydney !